mardi 20 avril 2010

8. PARTIE 1

LA CRISE ÉCONOMIQUE MONDIALE ET LE MOUVEMENT DE JEUNESSE INTERNATIONAL

19. Nous abordons d’abord les problèmes confrontant la jeunesse à l’échelle internationale, et les réponses globales, particulièrement face à la crise économique. Dans l’ensemble, nous sommes témoins d’une attaque de l’impérialisme et de la riposte de la jeunesse, aux niveaux idéologique, politique et organisationnel.

20. La plus grande partie de la population mondiale se compose de travailleurs et de paysans de 25 ans et moins. La jeunesse fait face aux même problèmes que les autres mouvements populaires: guerres, destructions environnementales, famine, maladies (surtout le SIDA), la discrimination selon le sexe, le racisme, l’homophobie, les assauts contre les droits dans les milieux de travail, sociaux et démocratiques, et ceux freinant l’accès à la culture et aux loisirs, etc. Il n’y a pas une classe distincte de jeunes. La majorité de la jeunesse fait partie de la classe ouvrière. Toutefois, les problèmes d’ensemble des mouvements populaires font plus qu’être reflétés dans les luttes de la jeunesse dépendamment de son âge. Ils sont davantage reflétés dans les défis spécifiques de cette génération qui va hériter de l’avenir qui se présente à eux.

21. L’impérialisme en action

22. Le problème majeur et nouveau depuis notre 24ème congrès central, en 2007, c’est la gestion de la crise économique mondiale par l’impérialisme. La crise économique n’a pas été l’unique développement qui ont suivi les attaques de l‘impérialisme; dont les intrusions, agressions et guerres sont soulignées ici.

23. Les tactiques habituelles de l’impérialisme ne se limitent pas aux guerres et aux occupations, mais s’illustrent par :

* le développement continu du réseau des bases militaires des USA autour du monde;
* les sanctions et les blocus, surtout à l’égard des pays socialistes et d’orientation socialiste;
* la déstabilisation et l’exacerbation de la question nationale dans les pays du tiers et du deuxième monde;
* les accords de commerce internationaux détruisant les standards environnementaux, de travail ainsi que d’autres normes étatiques.

On voit cela dans tous les coins du monde.

24. Europe :

* l’émergence de « révolutions » de couleur en Europe de l’Est;
* la séparation du Kosovo de la Yougoslavie;
* une campagne anticommuniste encore plus vicieuse;
* l’expansion de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN);
* l’expansion de l’Union européenne (EU);
* les accords de libre-échange basés sur les directives de Bolkestein et le processus de Bologne.

25. Un revers important dans la campagne anticommuniste fut le rejet du bannissement de la Jeunesse communiste Tchèque (KSM). Le rejet massif de la constitution de l’UE, et le mouvement gréviste en France et en Grèce, ont aussi démontré la résistance populaire. Cependant, l’appui des éléments de l’extrême droite et des fascistes dans les élections européennes en 2009 démontre la faiblesse des forces de gauche et populaires.

26. Le Moyen-Orient et l’Asie :

* l’appui à l’occupation permanente par Israël de la Palestine : le mur de l’Apartheid; l’intensification du siège de Gaza; une guerre génocidaire en 2009;
* l’occupation permanente de l’Irak;
* l’approfondissement de l’occupation de l’Afghanistan;
* la déstabilisation du Pakistan et de l’Iran;
* l’appui au massacre par gouvernement du Sri Lanka des Tamouls;
* le soutien financier aux émeutes ethniques en Chine;
* les provocations militaires dans la péninsule coréenne;

27. La défaite de l’oppression de l’impérialisme en Palestine terminerait une injustice barbare, et aurait des implications positives majeures pour les forces populaires et progressistes.

28. La résistance populaire comprend :

* l’isolement grandissant d’Israël et la solidarité avec le peuple palestinien;
* le soulèvement des étudiants iraniens conte le régime théocratique;
* le renversement de la monarchie au Népal et le renforcement de la présence des forces de gauche et communistes et leur leadership dans les affaires du pays;
* la résistance populaire aux Philippines;
* l’opposition forte et populaire contre la guerre en Irak, y inclus aux USA et le rejet croissant de la guerre en Afghanistan;
* la syndicalisation actuelle et courageuse à travers la région.

29. Afrique :

* l’expansion des bases des USA et de l’OTAN;
* l’appui des guerres et des coups d’État pour le contrôle des ressources naturelles (ex. Nigéria);
* la déstabilisation du Zimbabwe, du Soudan et de la Somalie;
* l’appui à l’occupation du Sahara occidental;
* le refus du support humanitaire de base contre le SIDA, la malaria, la malnutrition et la désertification.

30. nous saluons l’élection de 2009 de la direction de Zuma au Congrès national africain en Afrique du Sud et l’annonce du Festival mondial de la jeunesse avec une grande excitation et beaucoup d’enthousiasme!

31. Les Amériques :

* le ré-établissement de la flotte US des Caraïbes et de l’Amérique d u Sud;
* l’aide au gouvernement de Colombie avec ses offensives majeures contre les FARC-EP et l’établissement de nouvelles bases US;
* l’intensification de l’occupation en Haïti;
* la mise en œuvre du coup d’État au Honduras;
* les tentatives de déstabilisation en Équateur, en Bolivie et au Venezuela.

32. Aux États-Unis, l’élection du Président Obama a des aspects à la fois positifs et négatifs :

* la défaite de la direction de la droite extrême de George Bush;
* l’engagement des forces populaires progressistes;
* l’élection du premier président états-unien Afro-Américain;
* cependant l’extrême droite n’a pas été défaite;
* le programme d’Obama n’a jamais été progressiste, mais plutôt un changement tactique de l’impérialisme;
* les défis de base de la jeunesse et des forces populaires aux USA se poursuivent.

33. La résistance dans les Amériques inclut :

* la continuation de la résistance de la guérilla en Colombie;
* les manifestations de masse en Haïti et au Honduras;
* la consolidation des forces anti-impérialistes et prosocialistes à travers l’Amérique latine, surtout au Venezuela, en Bolivie, en Équateur, au Nicaragua, au Brésil et au El Salvador;
* le renforcement de l’Alliance Bolivarienne des Amériques (ALBA);
* la croissance des forces communistes supportant la tendance prosocialiste. Ceci est formidable!

34. Cuba, en Amérique latine, a marqué le tournant pour le socialisme. La détermination du Commandante Fidel Castro et la direction socialiste qu’il a suivi démontrent que le mandat pour la direction socialiste de ce pays vient du peuple. Nous exprimons notre solidarité toute spéciale au peuple cubain, à l’Union de la jeunesse communiste de Cuba, aux camarades Raul et Fidel et aux Cinq Héros Cubains emprisonnés injustement dans des prisons aux USA depuis plus e 10 ans alors qu’ils combattaient le terrorisme!

35. Le Comité Central encourage la réflexion dans la discussion au congrès. De notre point de vue, cela renforce notre thèse générale : soit que l’impérialisme,- et non pas les travailleurs, les paysans et les peuples et nations du monde- sont à blâmer. On le voit davantage avec la crise économique en cours.

36. La crise économique et la jeunesse

37. La crise économique s’enracine dans les crises du système capitaliste. Elle survient en même temps que la crise de problèmes environnementaux et la cirse alimentaire qui ont des origines distinctes mais apparentées.

38. Comme nous l’avons dit, alors que le néo-libéralisme a intensifié les contrecoups de la crise en cours, celle-ci n’est pas le résultat de la mise en place des politiques néolibérales telles que le libre échange, la dérèglementation, la privatisation, le chômage menaçant les travailleurs, etc.; mais bien plutôt, c’est la conséquence inévitable de la crise du système capitaliste lui-même. »

39. Comme l’ont déclaré, lors de leur 11ème rencontre internationale, les Partis communistes et ouvriers à Delhi en Inde : « Même si les crises sont inhérentes au système capitaliste, celui-ci ne s’écroule pas de lui-même. L’absence d’une contre-offensive menée par les communistes, engendre le danger de la montée des forces réactionnaires. »

40. La crise est mûre. Il y a une offensive majeure pour nous convaincre que nous vivons « une reprise sans emplois ». Il n’y a rien de tel. Le Congrès de février 2010 du Parti communiste du Canada a souligné plusieurs aspects eu égard à la crise économique. Voici ceux qui touchent la jeunesse :

41. Un appauvrissement croissant

42. À l’échelle internationale, les jeunes travailleurs ont connu un nouveau sommet du chômage.

* Il n’y a aucun autre groupe qui n’ait été touché aussi durement;
* La centrale syndicale étatsunienne AFL-CIO qualifie les jeunes travailleurs de « décennie perdue ».
* Pour les chômeurs du Tiers-Monde et du Sud, la jeunesse est majoritairement :

43. Les jeunes travailleurs [surtout ceux du ‘deuxième’ et du ‘tiers’ monde], premières victimes de la dérèglementation du marché du travail, produite par la mondialisation impérialiste avec des conséquences troublantes : des millions de jeunes travailleurs sont au chômage, sous-employés ou travaillant dans des conditions frôlant l’esclavagisme sans mesures de santé ou de sécurité sociale; ils n’ont pas de domicile fixe et sont persécutés comme migrants; sans compter le travail des enfants. Toute une génération de jeunes travailleurs sont dans un état de ruine matérielle et spirituelle, sans avenir. (Novembre 2009, Lima, Rencontre de Pérou de la Fédération syndicale mondiale).

44. Les capitalistes clament que la dette et les déficits employés pour régler la crise nécessitent des mesures antipopulaires et hostiles à la jeunesse, comme :

* l’accessibilité réduite et la privatisation de l’éducation, du transport, du logement, des soins dentaires et de l’aide à l’enfance;
* un faible taux de syndicalisation chez les jeunes, des accords discriminatoires contre les jeunes au chapitre du travail, des salaires plus bas;
* et une plus grande dette.

45. La consolidation de ce programme par l’impérialisme se reflète au niveau du budget de l’État et par les accords de commerce. Ceux-ci incluent :

* la jeunesse autochtone;
* les jeunes femmes;
* la jeunesse de l’Afrique sub-saharienne;
* la jeunesse des pays vivant des guerres impérialistes, des occupations et des blocus.

46. L’intense offensive idéologique pour (a) diviser la classe ouvrière, recourant aux boucs émissaires, au racisme à l’anticommunisme, etc. et (b) pour convaincre le peuple que nous sommes pleinement engagés dans la reprise.

47. Les efforts pour convaincre la jeunesse via les mass média et la culture que « la crise est terminée » se sont élargis pour inclure une campagne pour le cœur et l’esprit des jeunes, pour leur vision d’un avenir meilleur, etc. Les méthodes sont sophistiquées bien que le message de base soit parfois très crû, et présent dans tous les médias.

48. Les façons d’opposer les jeunes aux personnes âgées incluent :

* l’accessibilité facilitée au crédit pour la jeunesse, ce qui enracine une « fausse conscience » de la sécurité économique;
* les critiques anti-consommatrices (« la décroissance ») que des hordes avec l(???, chiens, SUVs, etc.) et leurs emplois polluants ont créé le chaos climatique;
* les syndicalistes, surtout les ouvriers industriels et les travailleurs du secteur public, doivent être blâmés parce que leurs salaires « élevés » (essentiellement une course « vers le bas »);
* les tentatives de trouver des boucs-émissaires (im)migrants (i.e. en Europe, en Amérique du Nord);
* la promotion de valeurs d’individualisme, de jalousie et de compétition.

49. On prolonge ce discours et ces tentatives de gagner l’esprit des jeunes jusque dans les classes d’école, de collège et des amphithéâtres universitaires.

50. L’aggravation des contradictions inter-impérialistes, sont précurseurs de la guerre; et révèlent le déclin relatif de la puissance économique des USA.

51. Les rivalités impérialistes s’affrontent dans les forums portant sur le protectionnisme commercial (i.e. Achetez américain) jusqu’aux accords sur les changements climatiques. Ces contradictions objectives au sein de l’impérialisme pourraient déboucher sur une guerre globale. En même temps, le pouvoir économique des États-Unis a été mis à mal et contesté, notamment par la Chine et l’Inde.

52. La riposte ouvrière et populaire contre la crise a été lente et sporadique en raison d’une faiblesse générale et d’une prudence particulière des travailleurs, des restrictions de l’État et même de la répression, de la désorientation idéologique et de la trahison des chefs opportunistes.

* la riposte unie de masse (comme pendant la Grande Dépression) ne s’est pas développée globalement;
* les manifestations de solidarité internationale inspirant t la jeunesse il y a 10 ans, avec le mouvement antimondialisation, ne se sont pas développées, mais elles se sont dissipées et dissoutes;
* malgré les prétentions énergiques des « nouvelles » politiques dites populaires par les anarchistes et les militants antimondialisation, les contradictions au sein du Forum mondial social ont connu l’échec avec la disparition du sentiment anticapitaliste.
* la jeunesse de l’Internationale socialiste [social démocrate] ne se présente pas comme un point de rassemblement pour une résistance de la jeunesse militante populaire et démocratique.

53. D’un autre côté, les efforts anti-impérialistes authentiques ont connu :

* l’afflux du soutien de la jeunesse pour les révolutions en Amérique latine – à la fois sur le continent et à l’échelle internationale;
* la résistance de la jeunesse au Honduras;
* le support international de la jeunesse pour les Cinq de Cuba;
* les grèves et actions de la jeunesse et des travailleurs grecs;
* la résistance des étudiants allemands, autrichiens et français;
* la critique acerbe de la jeunesse de l’ANC et de la Ligue de la jeunesse communiste de l’Afrique du Sud à l’égard du néo-libéralisme;
* le rejet de Bush et de la guerre en Irak par les jeunes États-uniens;
* la montée de l’appui des jeunes pour le Parti communiste japonais;
* la colère mondiale des jeunes à propos des changements climatiques comme lors des manifestations militantes à Copenhague.

54. Ces ripostes a priori en surface ont une dynamique forte et spontanée, mais elles sont en fait une partie de la lutte organisée. Souvent, elles sont reliées au travail spécifique des organisations de jeunesse.

55. L’organisation mondiale la plus déterminée de la résistance anti-impérialiste est la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique (FMJD). La participation au Festival mondial de la jeunesse et des étudiants sera une étape décisive. La YCL-LJC salue l’évènement avec la plus grande énergie et enthousiasme.

56. Mesures à prendre

1. Il est résolu que la YCL-LJC devra approfondir sa participation au mouvement de jeunesse international et des étudiants:

1. a. En aidant à construire une délégation forte et représentative de la jeunesse et des étudiants au 17ème Festival mondial de la jeunesse et des étudiants en Afrique du Sud, reflétant le mouvement de jeunesse pancanadien;

2. b. En développant les relations avec les autres organisations anti-impérialistes, socialistes et communistes de jeunesse et d’étudiants autour du monde;

1. 2. Pour ce qui concerne la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique, l a YCL-LJC devrait :

1. a. maintenir son adhésion à la FMJD et travailler à la participation à d’autres évènements que celle-ci organise;

2. b. travailler à relier notre réseau international avec la FMJD;

3. c. élargir notre participation aux campagnes de financement de la FMJD ainsi que ses campagnes politiques;

4. d. poursuivre le dialogue avec la FMJD pour dégager des perspectives sur les questions internationales.

1. 3. La YCL-LJC devrait poursuivre son appartenance et évaluer sa participation au sein des organisations suivantes :

1. a. la Table de concertation et de solidarité Québec-Cuba;

2. b. la Canadian Network on Cuba (le Réseau canadien pour Cuba);

3. c. Le Congrès de la Paix du Canada (Canadian Peace Congress).

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